Interview Frédéric Canevet
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Frédéric Canevet : Comment créer son entreprise tout en étant salarié ? (Interview)

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Frédéric Canevet a créé l’un des sites de web marketing francophones les plus connus au monde tout en étant salarié ! Dans cette interview, nous revenons sur 12 ans de travail en parallèle de son job salarié pour développer une institution du web marketing francophone.

Les questions que j’ai posées à Frédéric Canevet au cours de cette interview :

  • Comment développer un projet ambitieux tout en étant salarié ?
  • Comment s’organiser pour réussir ?
  • Comment gagner du temps ?
  • Comment être plus efficace et plus productif ?
  • Comment rester motivé sur le long terme ?

Frédéric Canevet nous parle sans langue de bois et en toute transparence. Il partage ses succès, ses échecs et ses regrets. Cette interview est une mine d’or d’information pour toutes les personnes qui souhaitent créer leur entreprise en parallèle de leur travail salarié. Pour suivre Frédéric Canevet, rendez-vous sur son site Conseils Marketing.

Transcription textuelle de l’interview

Mathieu Vénisse : Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle vidéo ! Salut Fred, vous voyez ? Je ne suis pas tout seul aujourd’hui, donc bienvenue dans cette nouvelle vidéo. C’est une interview, aujourd’hui j’ai le plaisir de recevoir Frédéric Canevet. Salut Frédéric !

Frédéric Canevet : Salut !

Qui est Frédéric Canevet ?

Mathieu Vénisse : Alors Frédéric, c’est quelqu’un qui tient la personne qui est derrière conseiletmarketing.fr, l’un des sites francophones majeurs sur le web marketing, le marketing internet et tu fais environ 10 000 visiteurs par jours, donc plus gros que Penser & Agir, qui, au jour où on fait est à 8 500.

Frédéric Canevet : Ça ne va pas durer, je pense que tu me dépasseras largement dans pas longtemps.

Mathieu Vénisse : On verra, mais en tout cas, très très gros site de web marketing et il faut vraiment savoir que la concurrence sur le web marketing est immense et donc c’est un vrai exploit. Alors tu n’es pas là depuis hier, ça fait 12 ans que tu développes le web marketing et ta particularité, c’est d’avoir développé un projet sur 12 ans, qui est devenu leader sur sa thématique ou l’un des leaders, tout en étant salarié. Il y a énormément de personnes sur Penser & Agir qui ne veulent pas commencer leurs projets de vie, alors pas sur internet, pas dans le marketing, mais qui ont l’excuse de « je suis salarié, j’ai une femme, j’ai des enfants », il a aussi une femme et des enfants.

Frédéric Canevet : J’en ai 2.

Mathieu Vénisse : 2 femmes ou 2 enfants ?

Frédéric Canevet : Hahaha, 2 filles et une femme.

Mathieu Vénisse : Voilà, deux enfants et une femme, et donc on va dans cette interview, moi ce que je veux c’est que Fred vous casse absolument toutes vos croyances limitantes sur « je suis salarié, j’ai une femme et des enfants, je ne peux pas me lancer », vous allez voir qu’on peut, et on a l’exemple ici. Ensuite, on va aussi, dans une deuxième partie, voir tes regrets, c’est-à-dire pourquoi 12 ans après tu es encore salarié, et qu’est-ce que tu conseillerais aux gens qui aujourd’hui sont salariés avec un projet qui démarre, mais qui n’ose pas passer à l’action et devenir indépendant.
Alors, comment ça t’est venu cette idée de construire conseiletmarketing ? Pourquoi tu l’as fait à la base ? C’est quoi l’étincelle ?

Comment développer un projet ambitieux tout en étant salarié ?

Frédéric Canevet : Alors, en fait ce qui se passe c’est que j’ai eu grosso modo 4 gros projets d’entreprise depuis une quinzaine d’années. Donc, en fait j’ai 2 gros échecs on va dire, 2 échecs et demi, le 1er en fait, j’ai monté un magazine avec un pote, magazine papier, on en a vendu des milliers d’exemplaires et ça a duré 1 an parce qu’en fait c’est le moment où les magazines ont commencé à un petit peu moins marcher. Et donc là, c’est un projet qui était vraiment intéressant parce que je l’ai passé encore une fois quand j’étais salarié, et donc c’était le soir, le week-end, avec mon pote qui était journaliste et ça, c’était un projet intéressant. Je vous demande un petit peu mon retour d’expérience, mais là, ce que j’ai vraiment retenu dans ce projet-là c’est le carburant de l’entreprise c’est le cash. Et à l’époque, tu vois on était sur l’idée machin, etc., et on n’avait pas suffisamment anticipé le business, et ça vraiment, ça m’a servi de leçon.

Mathieu Vénisse : La thématique du magazine papier c’était…

Frédéric Canevet : C’était un magazine sur les smartphones, les consoles et tout ça, c’était tout le début des smartphones c’était il y a peut-être un peu moins de 10 ans.

Mathieu Vénisse : Mince, ça fait 12 ans que tu as lancé web marketing, ça doit faire… Tu faisais ça en parallèle ?

Frédéric Canevet : Oui c’était en parallèle, j’avais conseilmarketing, j’avais aussi ce truc-là. Ensuite un autre projet aussi, là c’était aussi il y a une dizaine d’années, c’était une boîte que j’ai voulu monter avec des potes à une startup dans le domaine de la rencontre. Et c’est vrai que c’est un projet qui a duré quasiment entre 3 à 6 mois.

Mathieu Vénisse : La rencontre amoureuse ?

Frédéric Canevet : Voilà, en fait on voulait faire un site de rencontre, mais pas orienté « cul » en fait, orienté plutôt sérieux. Puisqu’en fait, la plupart des sites c’est ça, et donc j’ai eu 2 potes qui étaient développeurs et on a vraiment travaillé quasiment pendant 3 à 6 mois, on travaillait avec des sessions de 2 à 3 sessions par semaine de 2 h le soir en retournant chacun dans nos appartements. Et là, ce que j’ai vraiment retenu c’est qu’il faut vraiment driver un développeur, et il le faut pas le laisser parce qu’en fait, il va tout simplement essayer de reréécrire la roue, il va essayer de refaire toutes ces choses. Et en fait qu’il faut avant d’avoir lancé son projet, vraiment avoir tout cadré d’abord. Et en fait, on était parti, on a l’idée et puis ils ont commencé à travailler sur la base de données, le système, le machin… Je me suis dit « Putain, mais… », c’est là que je me suis rendu compte qu’il ne fallait pas du tout passer là-dessus, il fallait commencer sur un MVP (minimum viable product). En fait, un produit minimum viable c’est vraiment se concentrer sur le cœur du projet, ce qui apporte le plus de valeurs et ne pas essayer de développer plein de trucs périphériques. Et là, en fait c’était vraiment… mon problème c’était qu’on avait l’idée grosso modo, mais on n’avait jamais rien matérialisé avec un vrai cahier de charges. On n’avait fait un petit cahier de charges, mais ce n’était pas vraiment suffisant. Avant de trop se lancer, il faut véritablement vérifier que son projet va s’adresser à un marché, donc le fameux MVP, c’est-à-dire qu’on va faire une maquette, qui peut être une maquette HTML…

Mathieu Vénisse : Ça, c’est pour les projets web ?

Frédéric Canevet : Ça peut être un packaging papier, tu prends une boîte et tu mets du carton par-dessus, tu dis « voilà, c’est mon produit », et en fait c’est aussi le matérialiser, le présenter à des prospects, et essayer de se concentrer sur ce qui fonctionne le mieux. Là, par exemple tu vois, je viens de sortir un produit pour la boîte pour laquelle je travaille, c’est une app mobile, on l’a sorti en 3 à 4 mois, et c’est vrai qu’avant j’ai eu 3, 4 mois, voir quasiment 6 mois, où j’ai travaillé sur le concept, j’ai travaillé sur des maquettes avec des outils comme Justinmind, qui permettait de montrer l’application, j’ai rencontré une dizaine de prospects, je leur ai montré le truc. Puis à la fin, on est arrivé au stade « c’est bon, ok je vous donne 1 000 €, si je vous donne 1 000 € maintenant, est-ce que vous achetez mon produit ? Ou est-ce que vous en faites autre chose ? Et là, toute de suite tu vois la remarque “ah non, moi j’achète autre chose parce que c’est plus intéressant”, ou là les gens disent “oui, non, mais c’est vrai j’achète”. Parce que si tu leur dis “est-ce que vous l’achèteriez ce produit ?”, ils diront pour ne pas trop te vexer » oui allez, j’achèterai » et en fait ce n’est pas un vrai oui. Et donc, on a vraiment démarré le projet quand on a eu 2 commandes, et qu’on a eu 2 commandes fermes, bam ! On a lancé le dev !

Mathieu Vénisse : C’est super intéressant ce que tu dis, il y a une histoire que je ne raconte jamais sur Penser & Agir, mais avant Penser & Agir en 2011, j’ai créé une société aussi qui s’appelait Make Your Deal, pour surfer un peu sur les achats groupés comme Groupon et tous à l’époque ça se lançait, exactement comme toi, on n’a pas fait le MVP, le produit minimum viable. Et on a créé le site sur 1 an, j’étais salarié, j’étais ingénieur, jusqu’à 2 h du matin tous les jours, pour se rendre compte qu’au bout d’un an, qu’en fait on avait vu trop large, on voulait tout faire, ça ne marchait pas. Et on n’avait pas le truc. Donc ce n’est applicable que pour les projets web je vous dis pour les gens qui regardent la vidéo, si vous avez un projet, n’importe quoi, trouvez l’idée principale du truc. À quoi ça répond ? Quel est le cœur du projet ? Essayer de trouver un petit ensemble de personnes qui sera intéressé par ça, et allez leur poser des questions, allez les interroger voir si, cette fonctionnalité, ce besoin qui répond à votre projet, votre produit, il répond réellement à un besoin parce que souvent, on croit qu’on a les idées, en fait elles ne répondent pas forcément à un marché. C’est vrai que c’est très intéressant. Et deuxième clé qu’on a retenue c’est le cash. Ne négligez pas le chiffre d’affaires en effet.

Comment s’organiser pour réussir ?

Frédéric Canevet : Alors il y a un truc que je compléterai pour ça, souvent un des problèmes, en fait il va avoir une idée, et il va dire « non, mais cette idée n’est pas suffisamment bonne », et il va enrichir d’autre chose. Il va ajouter des fonctions, il va ajouter des petits trucs. Or, en faite il faut faire que, je crois que c’est Picasso qui le disait, c’est quand tu as une idée, il faut que tu la simplifies, et quand tu ne peux plus simplifier, c’est que tu as trouvé l’idée. »

Mathieu Vénisse : C’est Léonard de Vinci, la simplicité est l’ultime sophistication. C’est ma citation préférée.

Frédéric Canevet : Oui voilà, en fait c’est ça exactement ce qu’il faut, par exemple là, j’ai sorti une app il y a pas longtemps, et au début on se disait « tiens, on va rajouter ça, on va rajouter ça ». Et à la fin, on se disait, mais merde, ça devient une boîte à outils. Il n’y a pas longtemps tu vois, j’ai discuté avec les créateurs, enfin un des chefs de projet qui avait sorti une app pour une grosse banque française, et il faisait « ouais le projet part en couille, ils sont en train de rajouter un porte-feuille, un truc de sortis, de machin, de bidule, ils ont donc rajouté plein de trucs modulables, ça va être un échec » et bien sûr ça a été un échec.

Mathieu Vénisse : Et on se rend compte que ce n’est pas que pour les petits entrepreneurs, c’est aussi de grosses boîtes et que tout le monde fait la même erreur au lieu de développer un truc simple, et je suis le premier à le faire aussi. Des fois je vais des formations ça part dans tous les sens, au lieu de me dire « il faut que je me concentre sur juste ça », et c’est hyper important vraiment, cadrez-vous et focalisez-vous sur le truc principal. Alors, on va revenir, quand tu lances conseilmarketing, tes divers projets d’ailleurs, mais conseilmarketing parce que c’est celui qui persiste au bout de 12 ans, tu es salarié à l’époque, tu es encore salarié aujourd’hui, comment on fait pour créer l’un des plus gros sites de marketing en francophonie en étant salarié, où tu trouves le temps ? Comment tu fais ?

Comment gagner du temps ?

Frédéric Canevet : Alors, en fait il y a plusieurs étapes. Tu as une étape où tu es célibataire, et en fait tu maîtrises ton temps. Et il y a une étape après où tu as des mômes et à ce moment-là, c’est un peu plus compliqué, on va partir du principe que vous n’avez pas d’enfant, pas de famille.

Mathieu Vénisse : Oh oui, et il y en a même beaucoup qui ont des enfants. Mais oui, on va remonter ton histoire.

Frédéric Canevet : Ou alors vous n’avez pas trop de mômes, peut-être que vous en avez un, encore un môme ça se gère à peu près. Donc, en fait ce qui se passe, c’est qu’il faut analyser dans sa semaine où on peut peut-être trouver du temps. Par exemple moi, là ce qu’on fait maintenant, donc en fait j’avais analysé dans ma semaine « ok la pause dèj », j’allais tous les midis déjeuner avec mes collègues pendant une heure, et tout simplement je le faisais à peu près 2 fois par semaine, je me consacrai une heure de pause. Je prends un sandwich, je l’emmenais directement avec moi où je prenais ma petite gamelle, et j’étais dans la salle de réunion et j’étais en train de bosser sur mon projet, une fois ou 2 fois, plutôt même 2 fois par semaine. En fait, tu libères déjà 2 heures. Ensuite, tu dois te dire une limite, par exemple quand j’ai voulu monter conseilmarketing la première fois, je m’étais donné en fait un timing, je dis « voilà j’ai 6 mois pour atteindre tel montant de chiffre d’affaires. Si je n’atteins pas à 6 mois, je ferai un bilan et je continue ou pas. » Pareil pour la boîte donc, le magazine on disait « il faut qu’on fasse tant de publicités, tant de machins », puis on s’est arrivé à un moment donné on s’est dit « stop ou encore ». Et c’est là qu’on s’est dit « on peut continuer, on peut encore remettre un bifton, » et on se dit « non, mais, ça va être trop d’effort le truc, ça ne sert à rien ». Donc, le stopper encore, il faut définir un petit 09:57 en palier, 9:58, et se dire « voilà je dois pouvoir faire tel truc ». Et si ça ne marche pas, se dire « qu’est-ce que je dois en remettre en cause ? Etc. » Donc ce timing qui est vraiment précis, c’est-à-dire que je me donne jusqu’à telle date. En donnant une telle date, tu peux également te mettre d’accord avec ta famille…

Mathieu Vénisse : Et on met des critères de mesurabilité j’imagine, pour pouvoir dire… parce que si on se dit « le 12 octobre, je dois avoir fait ça », mais que ça, ce n’est pas clair, précis et net, ça devient compliqué j’imagine.

Frédéric Canevet : En fait, il faut dire tel montant de chiffre d’affaires, et le répartir si possible. En fait, faire ce petit calcul-là. Tu prends un fichier Excel, tu dis « si je veux en fait être à temps partiel » par exemple, « si je veux demander un 4/5 de n’importe quoi » ou « si je veux quitter mon boulot », il faut que j’arrive à faire par exemple un minimum 2 500 € de chiffre d’affaires. Après, vous voyez souvent la marge que vous faites, etc. Mais imaginons que vous ayez 2 500 €. Vous dites « de là, pour faire ces 2 500 € c’est très bien, mais comment je vais le détailler ? ». Et c’est là, en fait justement, qu’on arrive un peu à toucher le point dur, et qu’on peut voir en fait la rentabilité de son projet parce que la personne va se dire « ok, 2 500 € je vais faire 1 000 € dans ça, 1 000 € dans ça ». Puis après tu dis, « mais comment je pourrai faire 1 000 € en faisant ça ? ». Par exemple je vends du coaching. Si je veux vendre 4 000 € de coaching tous les mois, et en fait il faut que je vende 4 coachings à 1 000 €. Si je veux vendre ces 4 coachings à 1 000 €, et là il faut que j’aille peut-être allé voir 10 ou 20 clients, enfin prospect, comment je vais avoir ces 20 prospects-là, en fait ça permet de détricoter tout, et dire « mais finalement avoir 20 prospects, ça veut dire que je fasse un rendez-vous tous les jours de la semaine, est-ce que c’est ce que je peux vraiment faire, etc. Et en fait ce simple calcul-là va vraiment vous aider. Donc ça, c’est le milestone là. Après bien entendu, comme je disais, il faut dégager du temps.

Mathieu Vénisse : Juste pour revenir, ce qui est génial dans ce que tu viens de dire, l’erreur que fait tout le monde, c’est qu’ils partent du début pour arriver à la fin, et là tu l’as bien dit, je ne sais pas si c’était explicite pour les gens, c’est que tu pars de ton jalon 4 000 € par mois, et tu remontes en arrière, c’est-à-dire tu pars de l’objectif et tu te dis “comment est-ce que je fais ?”, donc tu as dit “4 000 €, il faut 4 clients à 1 000, donc il me faut 20 prospects, pour avoir les 20 prospects, il faut que je fasse, je ne sais pas alors après, il y a des stratégies pour attirer le trafic…

Frédéric Canevet : Oui, tu peux les faire payer puis dire il faut vérifier que tu en as déjà eu un.

Mathieu Vénisse : Voilà, et donc partez de l’objectif, et ça c’est applicable à tout.

Frédéric Canevet : Par exemple si tu veux vendre un coaching à 1 000 000 €.

Mathieu Vénisse : Oui, on connaît des personnes qui vendent des coachings à 1 000 000 €, ça existe.

Frédéric Canevet : Tu peux dire ‘ok, je veux toujours faire mes 4 000 € de chiffre d’affaires’, mais je me dis ‘finalement mes 4 000 € de chiffre d’affaires, je n’arriverai pas à le faire avec des particuliers parce que ça ne marchera pas.’ Par contre, je sais qu’une entreprise serait facilement intéressée pour mettre 4 000 € parce que 4 000 € finalement, ce n’est pas beaucoup. Il faut que je trouve en fait, une entreprise qui accepte de me prendre pour une semaine de boulot. Donc à ce moment-là, évidemment, je vais réfléchir à mon offre, je vais me dire” finalement, c’est des entreprises, alors comment je peux apporter 4 000 € de valeurs à une entreprise? Pour quoi il s’apprête à payer 4 000 € ? » Sur ça, tu vas réfléchir en te disant « alors si 4 000 €, il faut que je leur génère peu être des prospects, il faut que je leur monte peut-être un blog, faire ceci ou faire cela ». Et en fait, tu vas partir du prix que tu veux vendre pour dire, comment je vais arriver à cette valeur-là ? Et encore, comme qu’on disait précédemment, il ne faut pas rajouter des briques pour dire « tiens, ça va valoir plus cher ». Il faut se concentrer sur ce qu’on pourra apporter de mieux, et on va le valoriser de mieux possible. Par exemple si tu dis « tiens, je veux facturer 4 000 € à une boîte sur du web marketing, je vais lui mettre un blog, je vais lui mettre un Facebook, je vais lui mettre ceci ou cela », finalement tu vas t’éparpiller, la personne elle va dire « pff, ça me parait un peu fouillis, moi je n’ai pas besoin de ça, j’ai besoin de ça ». Au lieu de packager une offre qui soit beaucoup plus précise et dire « voilà je vous offre un résultat à un tel truc ».

Mathieu Vénisse : Donc, plutôt privilégier l’expertise, son talent, ce qu’on appelle le feu sacré en développement personnel, c’est se dire « je sais faire ça, et je vais le vendre plus cher, peut-être à des sociétés parce que c’est la société qui a des particuliers ». Et c’est encore ultra-pertinent ce que tu dis, parce que c’est vrai qu’encore une fois, en fonction de votre objectif, là on parle beaucoup de site web, de marketing, mais ça s’applique absolument à tout. Si vous voulez faire quelque chose, partez de l’objectif et ça va changer totalement votre façon de penser, votre projet, comme tu l’as dit. Pour faire 4 000 €, ça peut être 4, 8, 10 particuliers, mais ça peut être juste une entreprise et peut-être que c’est une entreprise à 20 000 €, et ça change tout.

Frédéric Canevet : Eh ben l’exemple que je te disais, quand j’ai voulu en fait me lancer en indépendant la première fois, je crois que c’était en 2010. Parce qu’en fait j’ai eu plusieurs tentatives, la 1 ère en fait je m’étais dit des milestone et tout ça, je me suis dit « voilà, j’arrive à tel truc, j’arrête », je n’avais pas atteint, je t’expliquerai en fait pourquoi j’ai pris le mauvais truc. Après, à chaque foi que j’ai voulu me mettre indépendant, on m’a proposé un boulot parce qu’en France, les gens aiment bien avoir un salarié. Pourquoi en fait je m’étais planté ? Parce qu’en fait, je faisais comme d’habitude. Je n’avais pas pris comme objectif en me disant « mais si je veux faire 3 000 €, il faut que je fasse ça ». Je me suis dit « bon alors, actuellement, je gagne de l’argent en vendant de la publicité et en vendant que des e-books à 7 – 8 €.

Mathieu Vénisse : Tu partais de ce que tu faisais.

Frédéric Canevet : Voilà, et en fait, je me disais “alors, il faut que je produise plus de contenu, il faut que je sorte peut-être un autre e-book en plus, et en fait c’était pas ça qu’il fallait, il fallait dire, il faut que je vende de la presta, il faut que je vende des produits plus chers.

Mathieu Vénisse : Il fallait partir du résultat, c’est ce qu’on dit. Pour revenir à l’autre partie de l’interview, tu as dit que tu prenais du temps le midi 2 fois par semaine, tu avais 2 h par semaine, je crois…

Frédéric Canevet : En fait, comme j’avais mon objectif, j’avais ma date, je me disais voilà, pendant à peu près 9 mois, je m’étais fixé ‘ok Fred, tu fais 2 sortis par semaine uniquement, tu essaies de ne pas avoir de relation trop durable parce qu’autrement…’

Mathieu Vénisse : Tu étais célibataire à cette époque-là ?

Frédéric Canevet : Oui j’étais célibataire à cette époque-là, et je me disais ‘bah non, quand tu as une petite amie, il faut lui consacrer du temps’, puis moi ma petite amie c’était mon site. Et donc, voilà, j’avais vraiment optimisé mon temps, autre chose, pas de télé ! Alors vraiment, la télé c’est un tue projet. Par exemple moi, ça fait toujours halluciner ma collègue Chantal, je ne regarde pas la télé, en fait on n’a pas de télé à la maison.

Mathieu Vénisse : Je n’en ai pas non plus.

Frédéric Canevet : Je ne regarde pas le journal télé, et des fois, elle dit”, mais comment ça se fait ? Comment tu arrives à survivre ? », je dis « sur Tweeter, je regarde de temps en temps un truc, et puis je vois que s’il y a des gens qui sont morts ou des trucs, puis voilà, je me tiens au courant comme ça ». Alors ce n’est pas forcément la meilleure façon, mais, en tout cas ça évite d’avoir le pessimisme ambiant, ça t’évite en fait de perdre du temps. Alors là actuellement, je suis un peu moins bon parce qu’en fait, comme toi je mets pas mal de vidéo sur YouTube, etc., et parfois j’ai tendance à regarder des suggestions en me disant « ow, il y a un petit extrait de film, un petit machin » et j’essaie de me restreindre le plus possible. Après autrement, la méthode que j’ai appliquée c’était prendre des jours de congé full, au complet sur le projet. C’est-à-dire qu’à l’époque j’étais avec une petite amie, et je ne lui disais pas que je partais en vacance. Je prenais une journée comme ça de boulot, enfin de vacance, et j’allais au travail et je me mettais dans une petite salle de réunion comme ça, et je disais à mes collègues « bon aujourd’hui je suis là, mais je ne suis pas là ». Donc ça me permettait de ne pas être emmerdé par personne, de venir au boulot, d’avoir un matos, d’avoir internet, d’être dans une salle. Surtout en fait, tu es dans une salle, tu y es rien que pour ça et tu ne bouges pas. Et l’autre chose c’est ce que je faisais, c’est qu’en fait, dans ces journées-là, une journée ou alors une semaine, je détaillais tout ce que je faisais dans cette journée. Et comme je disais « voilà, je n’ai pas beaucoup de temps, j’ai juste ça à faire, et vraiment je fais ça », et surtout je réfléchissais à me dire quel impact ça va avoir dans ton business.

Mathieu Vénisse : hmmm, tu cherches les leviers ?

Frédéric Canevet : Parce qu’en fait, tu sais comme moi que tu peux très bien te perdre à faire beaucoup de choses. Par exemple moi, parfois j’ai un peu tendance à me dire « ah tiens, j’écrirai bien un petit article de blog », « ah tiens, je ferai bien une petite vidéo », parce que tu aimes bien. Mais je me dis : « mais merde, quel impact vraiment ça a sur mon chiffre d’affaires ». Et donc, chez moi j’ai un petit papier, un petit cahier en fait que j’ouvre, et en fait je dis « voilà, qu’est-ce que tu dois faire en priorité qui va te permettre de développer ton chiffre d’affaires ? », et à un côté je mets « après je dois faire des articles de blog, des machins et tout ça ». Et je me dis « tiens ce qui va vraiment rapporté, ce qui va vraiment faire la différence, ça va être de travailler sur ma page de vente, mon tunnel, vendre un produit », et ça, c’est des choses en fait, que tu n’as pas récemment envie de faire. Tu vois, il y a toujours l’image du bocal, et en fait on dit tu as ce bocal, tu vas devoir le remplir avec des pierres, de l’eau et du sable. Et en fait souvent les gens, ils disent « ok, on met tout dedans, etc. », or en fait, si tu veux réussir à remplir ton bocal avec de l’eau, du sable, et des grosses pierres, il faut commencer par les pierres. Si tu commences par les pierres, et ensuite tu fais glisser le sable entre les interstices des pierres, et ensuite tu mets l’eau. Si tu commences par mettre le sable, et ensuite les pierres, et ensuite l’eau, en fait ça va s’accumuler et tu ne pourras pas tout mettre dedans. Donc c’est pareil, il faut commencer par les choses les plus pénibles, et souvent ce qu’on dit c’est « ce qui est plus important de faire, c’est ce qu’on repousse le plus ». Et c’est pour ça que généralement le matin, il ne faut pas commencer par ces newsletters et tout ça, il faut commencer par ce qui a le plus d’importance. Et moi, c’est vrai que des fois, je me dis « putain ça fait chier, je dois faire un truc » et je dis « allez, je me cale du temps dans mon agenda » et je dis « voilà, c’est demain matin, je ne lis pas les newsletters, à la rigueur les mails je les lis dans les transports, mais j’avance sur mon projet. » Ça, c’est vraiment super important.

Mathieu Vénisse : Alors la grosse différence qu’on a tous les deux, on en a parlé tout à l’heure juste avant de manger, aujourd’hui dans nos avancées respectives, c’est que moi tous les trucs qui ne sont pas des grosses pierres, donc des leviers, qui ont un impact important, aujourd’hui je les ai déléguées. Du coup, on pourra un peu reparler de délégation après, est-ce que tu as des techniques de productivité, d’efficacité, simple qu’on pourrait donner aux personnes qui regardent cette vidéo, qui n’ont pas le temps comme toi et qui ont envie quand même de développer leurs projets, comment on fait pour être vraiment hyper efficace quand on n’a pas le temps ?

Comment être plus efficace ?

Frédéric Canevet : Ma philosophie, c’est l’efficacité maximale, c’est-à-dire qu’il ne faut pas en fait aller chercher la perfection, il faut accepter que ça ne soit pas génial, si tu sors un produit et que tu en es un peu honteux c’est que tu n’es pas sorti assez tôt. Donc voilà, il faut accepter d’avoir un produit qui n’est pas génial au départ. Je dirai également : fixez-vous des deadlines un peu dingues.

Mathieu Vénisse : Quand tu dis « produit », ça peut être n’importe quoi derrière en fait finalement.

Frédéric Canevet : ça peut être un service, un coaching… Et justement il faut te mettre un deadline. Moi par exemple, tu vois, je voulais sortir une formation sur Linkedin, et en fait sincèrement, je ne l’aurai jamais fait. Sauf qu’en fait, je me suis engagé à faire un atelier la semaine dernière à Courbevoie, devant 50 personnes, et je n’avais pas le choix, j’étais obligé de faire cette formation, et ça m’a un petit peu pris du temps. J’ai du me forcer, en fait tu te forces le bras, et il y a pas très longtemps j’ai eu exactement la même chose, je devais en fait un contenu particulier, et donc je n’avais pas le choix, c’était telle date que je devais le faire, ou alors vous l’annoncez à vos collègues, vous annoncez à vos amis, voilà votre produit, vous allez être disponible à telle date. Et en fait, ça va te forcer, parce que tu n’as pas le choix, tu dis « non bah je me suis engagé ». Donc, moi en fait, j’ai une tendance comme ça à mettre pas mal de deadlines et en fait ça m’oblige à travailler. Je travaille beaucoup aussi comme ça en entreprise, c’est-à-dire que j’annonce en fait, par exemple là, on va organiser un brainstorming sur une gamme de produits et j’ai annoncé que la date c’était en mi-janvier, j’ai déjà proposé 3 ou 4 dates, alors que je n’ai rien fait, et je sais que le timing va être super court, ça va être super chaud quoi. Mais je me suis mis moi-même la pression, et je n’aurai pas le choix parce que les gens seront là dans la salle, et donc en fait je vais être obligé de le faire. Pareil, tu vois, j’ai un web scène la semaine prochaine qui est une conférence en ligne, ça va être 3 séminaires d’une heure, et en fait je n’ai pas le choix, le web séminaire doit être fini pour jeudi prochain. Et en fait, j’ai juste une trame de slide, enfin une bonne trame de slide, j’ai fait une répet, mais je ne sais pas encore combien ça va durer grosso modo, et il faut que je time tout ça. Et je sais que je vais y arriver, mais parce que je me suis mis une putain de deadline. Pareil, tu vois, j’ai un autre web scène en mi-décembre, et j’ai juste le sujet et tout ça, et je n’aurai pas le choix parce que la date va arriver et donc ça va vous forcer.

Mathieu Vénisse : Je fais exactement pareil pour mes séminaires en ligne, c’est pratique quand on est sur internet, c’est-à-dire que je mets la page d’inscription au séminaire, je la mets en ligne, mais ça, ça prend 2 secondes quand on a l’habitude. J’envoie un mail à tous mes abonnés, il y a des milliers de personnes qui s’inscrivent et voilà. Si le séminaire est dans une semaine après, qu’on n’a rien fait, bah ce sera fait. Et donc, c’est vrai que s’engager, c’est encore plus que par rapport à ses proches, c’est par rapport à des gens à qui on est redevable en fait. Ça, c’est une vraie clé qui ça peut faire x 10 en termes d’efficacité, de productivité parce qu’on oublie le reste en fait.

Comment être plus productif ?

Frédéric Canevet : Oui, puisqu’en fait, plus tu as du temps, en fait moi je l’ai vu, il y a pas longtemps, j’ai organisé un webscène, et en fait je n’avais pas de pression. Et en fait plus j’avais le temps, puis je passais à peaufiner les slides, les images, puis ceci… Puis ma collègue me dit « ah tiens, tu pourrais faire un truc simple papy ». En fait finalement, si tu prends trois fois de temps à faire ce truc-là, alors que tu aurais le même résultat ». Autre chose également, ça j’ai beaucoup utilisé lorsque j’avais des projets importants, c’est la visualisation. Alors ce n’était pas sur une page A4 à l’époque, mais c’était en fait un PowerPoint, que je me passais en fait tous les soirs pour me motiver. Un PowerPoint avec les images de toutes mes bêtises de l’année, c’était de m’acheter à l’époque un reflex, c’était partir en voyage au Japon, je crois, enfin j’ai mis des images, et je me dis « mais c’est pour ça que je travaille ». En fait, c’est pour ça, etc.

Mathieu Vénisse : C’est une vision board en fait.

Frédéric Canevet : Exactement, voilà. Et en fait, ça, c’est assez puissant. Alors souvent, ce que je faisais c’est qu’en fait, et je continue encore de le faire, c’est-à-dire que je m’accorde en fait à une petite période où je suis avec ma famille, généralement je ne commence pas à bosser avant 21 h 30 au plus tôt le soir. Je dors à peu près vers minuit grosso modo, et je m’accorde toujours en fait un peu de temps pour faire descendre la pression, et en fait me distraire. C’est-à-dire de l’énergie ; soit je regarde une petite vidéo sur YouTube, soit en fait, à l’époque je regardais beaucoup de BD de comique, d’images drôles, en fait je regardais une vingtaine ou une cinquantaine. Une fois que j’ai un petit pris de l’énergie, je me dis « bon allez, maintenant je bosse, j’ai fait assez », et là tu es vachement plus motivé à travailler sur ton projet à toi. Donc ce n’est pas se dire, je suis esclave, mais se faire vraiment plaisir et se dire « voilà, je m’accorde un petit peu de temps pour moi, et après je me lance là-dessus ». Et si tu utilises donc cet aspect un peu fun où tu te détends et ensuite vision board comme tu dis, moi c’était la visualisation, regarder son projet. Il y a pas mal de gens qui le font également avec une petite vidéo, tu mets de la vidéo avec une musique sympa.

Mathieu Vénisse : Des vidéos de motivation ?

Frédéric Canevet : Exactement, et quelque part tu te dis « allez, c’est pour ça que je le fais ». Parce qu’en fait, naturellement, l’homme est quelqu’un qui est fainéant. Pourquoi les gens travaillent ? C’est parce qu’ils n’ont pas le choix. Ils préfèrent être en vacance à regarder la télé.

Mathieu Vénisse : Ils s’ennuieraient au bout d’un moment…

Frédéric Canevet : Oui, mais en fait, tu vois tous les jours qu’ils regardent la télé le week-end, qu’ils font tous ces trucs-là…

Mathieu Vénisse : Ouais, mais parce qu’ils ne sont pas épanouis dans leur travail, mais bon, c’est le sujet de la discussion en effet.

Frédéric Canevet : Mais donc voilà, il faut en fait avoir une motivation. Et la motivation est une denrée très rare, et qui s’épuise très facilement. Donc, faites attention à ça. Deuxième chose, aussi également, attention au sommeil. Pendant très longtemps, en fait, pour moi, le sommeil était un ennemi, c’est encore un petit peu compliqué maintenant, mais j’essaye maintenant de prendre une petite sieste ou de dormir un petit peu. Parfois, ça m’arrive moi de dormir le soir, en rentrant enfin après 21 h 30, dormir et recommencer à bosser vers minuit ou 1 h du mat. Parce qu’en fait, j’ai besoin d’un peu de sommeil pour revenir bien, parce que si tu n’es pas en fait en mode sommeil suffisant, tu vas être en mode déprime, et je connais pleins de potes en fait qui ont tenté l’aventure, tu sais de dormir 4 ou 5 h, de couper son…

Mathieu Vénisse : Sommeil polyphasique ?

Frédéric Canevet : Oui, et en fait c’est vrai que c’est bien pendant certains temps, mais à mon avis l’être humain n’est pas fait pour ça, ce qui fait qu’en fait qu’il tombait sur les phrases de déprime. Et ils étaient super productifs et puis après bam ! Et puis pour remonter après, c’était compliqué. Voilà, après donc, la loi de Pareto, la loi 20-80, ça, c’est vraiment l’essentiel, et se dire « qu’est-ce qui va vraiment avoir un gros impact ? ». Et la méthode KFC, « Know what you want, find out what you get on changing until you get what you want », alors KFC ça veut dire en fait qu’il faut que tu saches ce que tu veux, si tu ne peux pas définir au départ ce que tu veux, comme je disais chiffre d’affaires, machin, tu n’arriveras jamais à ton arrivé. Ensuite, regarde ce que tu fais, et les résultats que ça donne, si en fait ça ne donne pas, il ne faut pas continuer. Parce que souvent des gens, ils continuent à faire comme d’habitude, et ils pensent qu’en faisant plus ça va faire mieux. Alors, il ne faut pas faire ça. Il faut dire « mais ça ne marche pas ce truc-là, je le fais différemment ». En fait, il faut changer sa manière.

Mathieu Vénisse : Il faut être humble en fait, humble par rapport à son travail, et reconnaître qu’un échec n’est pas final, et finalement, on a appris, on sait. En fait, c’était Thomas Edison qui disait « je n’ai pas échoué 9 999 fois, j’ai trouvé 9 999 façons de ne pas inventer l’ampoule électrique. » Et le jour où j’ai, vraiment, c’est des citations qu’on voit passer sur Facebook, qu’on like et qu’on partage et qu’on dit « tu vois je te l’avais dit Jacqueline ! » Le jour où je l’ai vraiment appliqué, je me suis dit que j’ai trouvé peut-être 100, 200 façons de ne pas gagner ma vie sur internet, et que j’ai admis que c’était des façons de ne pas réussir, j’ai changé le mode d’orientation du projet, et c’est ce qui fait aujourd’hui que ça fonctionne de mieux en mieux et de plus en plus, et aujourd’hui il y a des niveaux que… voilà…

Frédéric Canevet : Après il y a un grand danger pour moi, je trouve le plus grand danger en fait de l’entrepreneur, c’est le rêve. En fait j’ai fait pendant des années des salons de microentreprises, les salons des entrepreneurs, et en fait chaque année je voyais un petit peu les mêmes personnes qui revenaient, et en fait, pour eux leur projet c’est un rêve. C’est un petit peu l’opium, la petite drogue, « ouais, mais de toute façon j’ai mon projet, puis je commence à faire des trucs, je fais des statuts, et puis j’ai fait ceci et fait cela, je me lancerai, mais je ne suis pas encore prêt, j’ai besoin de faire d’autres trucs et puis bon, il faut que je réfléchisse encore un peu plus au projet et puis ceci ou cela ». Puis tu les voyais d’année en année, « ah oui bah on s’était vu l’année dernière ! », « oui j’ai même acheté le logiciel de business plan, j’ai commencé à le faire, mais bon là mon projet n’est pas assez mûr », et en fait ce qui se passe c’est que ces gens-là, ils ont besoin du projet pour en fait, se sentir bien parce qu’ils ne sont pas bien dans leurs vies, ils ne sont pas bien dans leur travail, les projets leur permettent de s’évader. Et or, certes c’est une bonne chose, mais en fait ils ne passeront jamais le cap. Pourquoi ils ne passeront jamais le cap parce que si jamais, ils lancent leur idée, ça pourra échouer. Alors que là, ils peuvent se dire « waouh, toute façon mon projet il va être génial. Donc, en fait souvent c’est le passage à l’action qui est le plus compliqué.

Mathieu Vénisse : Puis un entrepreneur c’est quelqu’un qui embrasse l’échec, je sais que le jour où j’ai vraiment switché de ma position de salarié qui crée sa boîte à vraiment entrepreneur c’est le jour où quand il m’est arrivé des problèmes, par exemple hier j’ai perdu un rédacteur web à mon blog, en fait ça m’a excité. C’est que je me suis dit “en fait, il faut que je trouve un autre, ça va être cool…”, et en fait, c’est faux parce que c’est un gros problème pour un blogueur qui perd un rédacteur c’est chiant. Mais en fait, moi ça m’a excité, ça m’a stimulé, et j’ai bossé jusqu’à 4 h du matin hier pour trouver des solutions, et là j’ai déjà 4 personnes candidates. En fait, c’est ça la différence entre le salarié et tu l’as vraiment bien dit, c’est vraiment important, c’est l’entrepreneur et si vous avez des projets d’entreprises, apprenez à embrasser l’échec, à accepter la prise de risque. La mise en danger ça doit être excitant, et plus terrifiant. Ça, je pense que c’est vraiment important et c’est ça qui vous fera switcher d’un mode à l’autre, moi j’ai mis 4 à 5 ans à comprendre ça. Parce que c’est des phrases, c’est des trucs qu’on voit sur Facebook et tout ça, mais vraiment les intégrer c’est compliqué. Il y a une phrase aussi que je dis souvent et pour rebondir sur ce que tu as dit c’est “endormez-vous dans les cieux, mais réveillez-vous sur terre”, c’est-à-dire tu t’endors en visualisant ton projet, mais quand tu te réveilles le matin, il faut agir sur la prochaine action pour décoller quoi !

Frédéric Canevet : Bah généralement en fait, moi ce que j’aime bien faire c’est le soir, avant d’aller me coucher, et tout simplement je regarde qu’est-ce que je vais aller dans la journée après. Et donc ça permet de dire “ouais j’ai ça, ça, ça.” Alors, le truc c’est qu’il ne faut pas le faire tout de suite avant d’aller se coucher parce que comment tu vas y penser dans la nuit, mais ça permet d’anticiper de dire “voilà, demain matin, quand je vais arriver au boulot, je sais ce que je vais faire en premier”. Il faut également faire attention à sa boîte mail parce qu’en fait ça devient facilement un esclave. En fait tu deviens esclave parce qu’il y a des gens, ils te balancent des trucs et toi tu es “oh non, encore un email” et hop, tu les prends et puis “encore un email, encore un email”, comme s’il y avait un guichet ou un distributeur qui distribuait des trucs et toi tu es entré dans une usine, tu es obligé de prendre tous les trucs qui tombent. Et en fait, il faut essayer de reprendre le contrôle de sa boîte email…

Mathieu Vénisse : Pas qu’email, toutes les sources de notification. Enfin moi, sur mon téléphone, par exemple, toutes les notifications à part l’agenda, sont désactivées et si vous avez un tweet, un truc Facebook, un truc Instagram et qu’à chaque fois, on a l’impression d’être occupé et productif, on ne l’est pas quoi !

Frédéric Canevet : Et c’est le problème en fait de pas mal de gens. Déjà, les médias sociaux, ce n’est pas un travail d’aller liker et tout ça, même si on dit “je fais du networking et tout ça”, non, regarder une vidéo ce n’est pas du travail. C’est produire et ne pas consommer. Donc la boîte email, il faut vraiment essayer de prendre le contrôle, accepter de ne pas y répondre tout le temps, savoir dire non. Et en fait essayer de reprendre le contrôle de sa boîte, c’est vraiment un truc qui est important. Et souvent, ce qui est important de faire, et moi ce qui a fait aussi que je succède conseiletmarketing, c’est qu’en fait, je n’allais pas aux soirées blogueurs, très peu et surtout je restais focus sur un truc. Quand j’étais sur un truc, voilà j’ai lu sur un article, j’étais capable de rester pendant une heure sur mon achat sans partir, parce que là, je vois des fois quand on fait une tâche qui ne nous intéresse pas, tu trouves le plus petit prétexte, faire pipi, aller prendre un thé, une collègue qui rigole, un truc qui bavarde, non. En fait souvent, moi je prends les écouteurs, même sans écouter la musique, et en fait ça permet d’éviter que les gens viennent te voir, éviter qu’ils viennent discuter avec toi parce que les gens se disent “ouais, mais il est en train de faire un web scène avec quelqu’un”. Et en fait, non, non-conversation, etc. Et donc là, vraiment les écouteurs c’est bien, savoir dire non, ça, c’est vraiment important. Mes échecs également au début, c’était que je voulais tout faire moi-même, et je n’achetais pas de logiciel en me disant “non, mais le logiciel, moi je peux le faire moi-même, sous-traiter, non ça ne sert à rien, ça ne sera jamais aussi bien que je le fais”. Donc ça fait 2 ans je crois que j’ai une assistante que je prends à mi-temps là d’ailleurs.

Mathieu Vénisse : Donc tu as quand même mis 10 ans à déléguer. Ne faites pas cette erreur.

Frédéric Canevet : Et encore, j’ai du mal, je n’arrive pas à sous-traiter tout.

Mathieu Vénisse : Moi j’ai mis 6 ans à déléguer.

Frédéric Canevet : Ouais, et en fait encore une fois, je fais faire des transcripts de vidéo comme celle-ci à mon assistant. Et donc en fait, à chaque fois, je ne trouve pas ça assez génial donc je retravaille le texte et finalement je me dis “pfff”. Le problème c’est qu’une vidéo comme cela, en fait on discute, et le résultat il peut être ce qu’on fait là, une vidéo de 30 à 40 min, ça peut s’écouter en podcast. En vidéo, déjà c’est moins bien parce qu’en fait, là vous êtes en train de décrocher vous vous ennuyer.

Mathieu Vénisse : Oui les gens mettent la vidéo généralement, font autre chose en même temps et…

Frédéric Canevet : Alors le podcast, ils ont une attention complète parce qu’ils sont obligés d’écouter, la vidéo certes ils mettent en fond, mais au bout d’un moment ça va les laisser et ils vont cliquer sur…

Mathieu Vénisse : Sur “Norman et Squeezie”.

Frédéric Canevet : voilà, et donc c’est compliqué, l’article de blog il faut que ça se cane et que ce soit très vite. Donc si tu fais un transcript total d’une vidéo en article, les gens vont se faire chier parce qu’il n’y a pas les grandes idées, tu es obligé de retravailler quand même un petit peu. Donc c’est pour ça que je demande à mes transcripteurs “non, tu ne fais pas une transcription littérale, tu fais une transcription avec 80 % du contenu”. Et là, déjà tu enlèves tout les “euh, ah, machins, les questions, tous ces trucs qui ne vont pas”. Donc, après c’est se disperser, ça aussi, ça a été un de mes échecs quand j’ai voulu en fait, à un moment donné lancer mon business en ligne, j’ai pris comme modèle les Américains, où ils disaient » de toute façon tu as un site principal, puis après tu vas faire la technique de la goutte d’eau, et tu vas sortir un blog sur l’emploi, puis un forum. »

Mathieu Vénisse : Ça s’appelle des sites de niche.

Frédéric Canevet : On ne va pas tous lier au même domaine, j’avais fait aussi des sites de niche, à un moment donné j’avais un site dans le dev perso, j’avais des sites dans le coaching et tout ça…

Mathieu Vénisse : C’est vrai ça ? C’était quoi ?

Frédéric Canevet : Ouais, c’était devenirplusefficace.com

Mathieu Vénisse : Ah mais oui je m’en rappelle !

Frédéric Canevet : Mais je l’ai coupé parce qu’en fait, finalement je me dis « ouais ça me prend 5 min pour écrire l’article, mais non », ça te prend certes 5 min, mais non… J’ai sous-traité une dizaine d’articles à un gars, et en fait il m’avait produit du contenu, mais ce n’était pas mauvais, mais ce n’était pas le niveau d’excellence que je souhaitais. Et donc les articles, j’étais obligé de les réécrire puis après je me suis dit « non, mais, laisse tomber, ce n’est pas ce que je veux en contenu ». Pourtant comme toi, j’essaie de donner des procédures, je fais des vidéos, des choses comme ça, mais ce n’est pas aussi simple que ça.

Mathieu Vénisse : J’ai réussi à vaincre ça, parce que j’avais exactement le même problème, et je me suis dit que ce n’est pas parce que je trouvais que ce n’était pas forcément à la hauteur de ce que je voulais que ce n’était pas bien. Parce que je me dis que chacun est libre d’avoir ses idées, ses trucs, ses machins, et que tant que ça reste du contenu gratuit, ce que je délègue c’est le contenu gratuit, le compte du payant dans les formations, mais c’est moi, donc forcément je l’ai fait, donc je suis content dans ce que je fais, mais tant que c’est du contenu gratuit, des articles de blog, des trucs gratuits, je me dis « finalement, si ce n’est pas parfait ou pas à la hauteur de mes exigences, ce n’est pas grave ça reste gratuit » et du moment que les gens…

Frédéric Canevet : Apprennent quelque chose…

Mathieu Vénisse : Oui, si tu es premier sur Google, c’est parce que les gens restent, c’est parce qu’ils lisent et donc parce qu’ils apprennent quelque chose, on n’est pas premier sur Google, tu n’es pas le premier sur Google par hasard, je ne suis pas premier sur Google par hasard sur ma thématique, ça veut dire que ce qu’on apporte plaît. Parce que le Gone de Google fait en sorte que ce soit de la méritocratie, que ce soit les visiteurs et les lecteurs d’un site qui font le classement. Donc moi, comment j’ai vaincu ça ? Je me suis dit « je délègue, je teste, on regarde sur 1 mois, et si les résultats baissent, dans ce cas-là, c’est que j’ai raison, c’est que ce n’est pas bien ». Bah non, si ça reste normal ou si ça augmente, j’ai qu’à la fermer et à me concentrer sur ce que je sais faire de mieux, c’est-à-dire faire des formations, les vendre et répondre aux clients.

Frédéric Canevet : C’est vrai que là, je suis en train de travailler un peu comme toi, sur l’automatisation, puis je suis en train de me dire « mais, qu’est-ce que je fais que je suis en train de refaire de manière régulière et que je pourrai automatiser ? » Par exemple là, c’était ma compta.

Mathieu Vénisse : Vous faites pareil ça chez vous, ça s’appelle les processus, observez vos processus que vous faites sans avoir conscience de les faire. Je te coupe 2 secs pour que les gens raccordent bien à chaque fois avec leurs projets à eux, quand vous vous dites « ça me prend que 5 min ». Ça, on en a parlé tout à l’heure, j’ai un pote avec qui je fais du sport tous les jours, et qui s’appelle Richard, on va à la muscu ensemble, ce soir on va au théâtre ensemble, et à chaque fois il me fait « mais Mathieu, ça me prend que 5 min », je ne vais pas le déléguer, mais je lui fais « combien tu as de tâches à 5 min par jour ? » Donc, vas-y je te laisse continuer.

Frédéric Canevet : Et donc en fait, quand vous faites ça, essayez de voir comment vous pouvez l’automatiser. Et moi, par exemple, j’avais en fait trouvé plusieurs systèmes. J’ai trouvé un système en fait je me disais « tiens, je vais passer par un service d’affiliation, et comme ça c’est eux qui vont gérer toute la facturation, moi j’aurai une facture à faire et puis… »

Mathieu Vénisse : Alors l’affiliation c’est une plate forme qui va gérer tes revendeurs et qui va payer les commissions.

Frédéric Canevet : En fait là, je n’ai pas de revendeur, je vendais tous mes trucs moi-même, mais en fait je ne voulais pas gérer de facturation ni rien. Et puis, avec RGPD ça bouge un petit peu, puis je me dis « merde, je n’ai pas envie de me faire chier non plus, je vais changer de truc ». Et en fait, je suis passé par un autre système, et en fait l’autre système il facture, et après j’ai juste eu à exporter mon fichier et à l’envoyer à mon expert comptable et boom ! Ça y est, la facturation a été faite, c’était plus simple qu’avant, et j’avais plus de possibilités et je me disais « ah ouais, j’aurai du faire dès le départ »

Mathieu Vénisse : Mais ce qui est dingue, c’est que c’est un événement anodin qui est à la base emmerdant, alors RGPD qui arrive, la loi qui change. Et en fait, ça t’ouvre les yeux sur une autre façade du monde que tu ne voyais pas auparavant et de simplifier ton truc quoi.

Frédéric Canevet : Oui, là par exemple tu vois, j’ai une appli pour ma compta, à chaque fois j’ai des notes de frais que je prenais, j’arrivais à la maison, je prenais mon téléphone, je prenais une photo. Donc, en fait, j’envoyais ensuite à mon expert comptable en pièce rattachée, puis après je me suis rendu compte qu’en fait, ils avaient une app mobile. Donc, je prends la photo du truc, et c’est fini. J’ai gagné du temps en fait, facilement, et la plupart des experts comptables maintenant acceptent de faire ça, que tu leur envoies une photo par mail avec ta note de frais.

Mathieu Vénisse : Moi, c’est ce que je fais aussi, du coup j’ai optimisé ça aussi. J’ai trouvé une application mobile qui s’appelle CamScanner, en fait tu fais plein de photos et à la fin, ça te fait un PDF avec toutes les notes de frais. Donc, en fait sur le mois, j’envoie tous les tickets restaurants et puis… ça fait un PDF entier. Et pareil, ça fait gagner du temps, mine de rien ce sont ces 5 min par jour qui font que mise bout à bout…
Merci beaucoup pour tout ce que tu as dit là, un dernier truc, donc toutes les personnes qui sont salariées, qui ont un projet et qui le développent, qui n’arrivent pas à switcher, si tu as un conseil parce que toi tu ne l’as pas fait…

Comment rester motivé sur le long terme ?

Frédéric Canevet : En fait là, j’ai ma boîte en parallèle de mon boulot et c’est vrai que…

Mathieu Vénisse : Qu’est-ce que tu dirais au Frédéric d’il y a 5 ou 6 ans, qui était prêt à sortir et qui l’a peut-être fait à ce moment-là ?

Frédéric Canevet : Bah en fait, ce qui se passe c’est que j’ai un problème qui est important c’est que je suis bien payé, et que j’aime bien mon boulot. En fait, j’ai fait un calcul une fois, pour gagner autant que mon salaire, il fallait que je fasse minimum entre 8 000 et 10 000 € de chiffre d’affaires par mois. Ce qui est faisable, mais bon, quand tu commences d’un niveau où tu es à 3 000 ou 4 000 €, tu pourras multiplier par 2 mon chiffre d’affaires, ça fait quand même une perte de chiffre d’affaires pendant un certain temps, etc. Donc, quand tu dis que tu peux cumuler ton salaire, plus ton revenu supplémentaire, ce n’est pas 10 000 que tu dois gagner, mais c’est au moins 10 à 15 000 et là tu penses avoir une barrière qui est assez importante.

Mathieu Vénisse : Tu dis quelque chose de très intéressant aussi, c’est que tu n’es pas l’avatar type qui s’ennuie dans son boulot, qui se fait chier et qui veut changer de vie. En fait, tu es épanoui dans ton boulot quand même.

Frédéric Canevet : Ouais, alors en tant que product manager, des fois j’en ai un peu marre parce que tout le monde te dit que le product manager c’est le chef d’orchestre. En fait, j’ai plutôt l’impression de me retrouver à nettoyer les chiottes et à gérer toutes les merdes. C’est comme si tu avais un enfant en fait, tu as un enfant, parfois des enfants qui sont un peu de petits bébés et tu as du mal un petit peu, tu dis « c’est un petit bébé je vais essayer de l’arranger » ou tu as des enfants qui grandissent tous seuls et qui se débrouillent. Et c’est vrai que moi j’ai plus tendance à me confier des missions où le bébé il est un peu handicapé, il faut le rendre fort et musclé. Et donc, en fait c’est vrai que c’est des missions intéressantes, c’est passionnant. Je ne prends pas ça comme à avoir un môme. C’est une super bonne raison quand les clients disent « ouais, ton truc il est génial ». Donc voilà, il faut oser prendre des risques je pense que c’est important, oser se lancer. Le truc, c’est qu’en fait, généralement tu as des fenêtres, et les fenêtres en fait, ça passe très vite. Et en fait, en France, on a pour l’instant énormément de chances, ce qui fait que tu peux très bien te lancer en créateur d’entreprise, tu toucheras le chômage pendant quasiment 2 ans, et c’est assez énorme en fait, mine de rien. Et en fait, pourquoi il y a beaucoup de start-ups en France ? Parce que tu peux vivre comme en parler de ton job pendant longtemps. Souvent, les gens ont peur en fait de ne pas retrouver un emploi, et moi, c’était un petit peu ma peur. En fait, j’ai analysé avec un pote avec qui on discute souvent, qui est aussi entrepreneur, il me dit « mais pourquoi tu n’oses pas te lancer ? », je suis vraiment allé au fond des choses, je me dis «, mais Fred, pourquoi tu n’oses pas te lancer ? », je me suis dit » merde », au bout de 10 ans, je dis « mais j’ai compris, j’ai peur en fait ». C’est parce qu’en fait, ma culture pendant tout en fait, ma jeunesse à l’école, les profs te disaient « toute façon vous serez au chômage, vous n’aurez pas d’activité que le chômage », tout le monde dans la famille te dit « ah j’espère que tu trouveras un boulot, trouve un boulot tôt ». Et en fait, c’est un truc assez anxiogène et les gens ont la trouille, et c’est ça qui est le plus compliqué, c’est d’aller se dire « mais non, finalement j’aurai trouvé un job facilement », moi je sais que j’ai des propositions très régulières, et en fait finalement, c’est lutter contre la peur et se dire « mais pourquoi je ne le fais pas ? » J’ai dû avouer à voix haute « j’ai peur de me lancer parce que j’ai peur d’être au chômage », et après je me suis dit «, mais Fred… »

Mathieu Vénisse : Dire quand on le reconnaît, ça ne change pas mal de chose.

Frédéric Canevet : Oui, parce que tu dis « mais non, finalement ce n’est pas si compliqué parce que tu pourras faire ci tu pourras faire ça » et finalement, ce n’est pas un risque. Et là maintenant, tu vois je me sentirai tout à fait sécure de lancer mon boulot maintenant.

Mathieu Vénisse : Peut-être qu’on ferait une interview d’ici quelque mois où tu le lanceras en indépendant.

Frédéric Canevet : En fait, à chaque fois, j’aime bien planifier, je me dirai « bah oui, je veux bien me lancer, mais à partir du moment où au moins je fais 7 chiffres d’affaires »

Mathieu Vénisse : N’oublie pas que la fenêtre est courte.

Frédéric Canevet : Oui la fenêtre est courte, le time, surtout dans le web marketing, c’est très concurrentiel donc en fait il faut se lancer le plus tôt rapidement.

Mathieu Vénisse : Merci beaucoup, vous avez vu que Fred est quelqu’un de particulier quand même, je pense que tu es unique. Non, mais les personnes que je connais, tu es quand même la personne qui a créé l’un des sites les plus connus en francophonie de marketing, qui est encore salariée, qui a encore ses débats internes recensés donc c’est totalement dingue.

Frédéric Canevet : Alors ce qui se passe aussi, c’est que moi j’ai une philosophie qui est particulière, mon blog c’est une passion, comme je dis il y en a qui font du sport, il y en a qui vont au ciné, moi j’éclate quand j’écris un article de blog et tout ça. Et donc en fait, j’ai la chance avec ce blog-là de me dire « je peux offrir des trucs gratuitement ». Tu vois, il y a pas longtemps, j’étais avec une de mes anciennes copines de fac d’il y a quasiment 20 ans, et donc elle disait « voilà, je cherche à me reconvertir », je dis « t’inquiètes pas, allez je te file ma formation vidéo, puis si tu veux on va pouvoir passer une demi-journée chez toi et je vais t’expliquer un peu les derniers trucs et tout ça ». En fait, je donne régulièrement aussi ma formation à des gens qui me disent « ouais je suis chômeur » ou des choses comme ça.

Mathieu Vénisse : On passe ça en vidéo, ils vont tous te contacter.

Frédéric Canevet : Mais ça m’est déjà arrivé tu vois, des gens qui me disent « non je n’ai pas d’argent, j’aimerai bien acheter ta formation, mais je ne peux pas ». Je dis « ok d’accord, si tu veux je te la donne, et le jour où tu auras mieux, tu viendras me voir ».

Mathieu Vénisse : Il faut que les gens prennent des risques aussi. Tu vois, c’est peut-être cette prise de risque que tu déportes…

Frédéric Canevet : Ouais, possible aussi.

Mathieu Vénisse : Intéressant, c’est intéressant.

Frédéric Canevet : Donc, en fait, j’accepte de ne pas gagner beaucoup d’argent, et surtout le blog n’est pas un business. Enfin le blog que j’ai créé, certes il gagne de l’argent, mais en fait ce n’est pas un blog qui a été fait pour gagner, pas pour vivre. Tu vois, mes produits je sais très bien qu’ils ne sont pas vendus assez cher, je sais que je pourrai faire beaucoup plus en vente de produits, en vente de coaching, etc., mais en fait j’ai comme philosophie de me dire « ce que je propose finalement, je préfère que ce soit abordable ». Après, clairement, si je me lançais demain, les prix seront multipliés par au moins 4, minimum par 4.

Mathieu Vénisse : Oui, parce que ce n’est vraiment pas cher, allez-y d’ailleurs.

Frédéric Canevet : En fait, c’est le fait de me dire que si tu te lances, tu ne peux pas vendre des trucs pas chers, il faut que tu penses à toi, et il faut que tu montes un business, qui te permettra de vivre.

Mathieu Vénisse : Et puis, on est en France. Donc tu as 70 % de ton chiffre d’affaires qui part à l’état, pour aller à la sécurité sociale donc euh… et le chômage.

Frédéric Canevet : C’est un changement d’état d’esprit, puisqu’en fait aussi, il y a des gens qui sont salariés. En fait, quand tu es salarié, tu es devenu un hyper spécialiste de ton domaine et en fait, tu ne travailles pas pour un business, tu travailles pour des heures, soit des heures soit des tâches en fait, tu es payé pour faire du travail. Quand tu es entrepreneur, c’est complètement différent et il y a plein de gens au début qui se scratch parce qu’en fait, ils se disent « mais oui, mais j’ai passé du temps à faire mon travail, j’ai passé du temps à faire ça », mais non, mais ce n’est pas ça.

Mathieu Vénisse : Le boulot c’est généré de l’argent.

Frédéric Canevet : Voilà, il faut que tu fasses du travail qui va générer du pognon. Si tu ne fais pas ça, c’est que tu ne fais pas ton boulot, et ce n’est pas aller à une soirée, ce n’est pas par exemple envoyer des trucs à la poste et tout ça non. Il faut te dire que ton boulot, c’est de générer du cash. Si tu ne gères pas du cash, c’est qu’en fait tu fais mal ton taf.

Mathieu Vénisse : Donc c’est peut-être ça le conseil pour quelqu’un qui devrait se lancer, c’est focalise-toi sur ce qui génère de l’argent.

Frédéric Canevet : Alors, ça, je pense que c’est après, c’est une fois que tu as commencé à prendre des risques et tout ça, et qu’ensuite le fait de se dire « voilà, je ne suis plus salarié, j’enlève ma casquette et je deviens entrepreneur », c’est vraiment ça et tu vois moi je l’ai fait en parallèle de mes jobs quasiment tout le temps, et je le fais encore. Là, j’ai toujours ma boîte, je fais 45 000 € de chiffre d’affaires par année, vraiment « pépère, peinard ».

Mathieu Vénisse : Oui puis c’est très petit par rapport à la taille du site.

Frédéric Canevet : Oui par rapport à la conversion que je pourrai faire c’est très petit. Mais après je n’ai pas beaucoup de temps, je m’occupe d’autres affaires et tout ça.

Mathieu Vénisse : Bien-sûr, tu es salarié, puis 50 000 € par an plus d’un salaire qui est déjà confortable, pas à plaindre, surtout c’est ta passion.

Frédéric Canevet : Et donc voilà, c’est que tu changes une casquette et à ce moment-là, ça je pense que c’est pourquoi beaucoup d’entrepreneurs qui viennent du salariat se plantent ? C’est qu’ils n’ont pas fait le switch en disant « mais non, mais, soit je passe d’une passion à un business », et donc ils n’osent pas facturer assez cher, ils n’osent pas en fait à faire un business, ils n’osent pas tout ça. Soit en fait, c’est des gens qui disent « bon alors, voilà j’ai un projet de création d’entreprises, on va faire ça ». Mais non, mais, ton projet c’est d’aller faire du pognon.

Mathieu Vénisse : Et puis ce n’est pas sale, l’argent.

Frédéric Canevet : Bah oui, ça, c’est les mentalités vieilles chrétiennes. (48:07)

Mathieu Vénisse : Ca dépend totalement de la finalité, de comment tu utilises l’argent, de ce que tu fais, la valeur que t’apportes. Je veux dire Apple fait des milliards et des milliards, si on fait cette interview aujourd’hui, c’est grâce à eux. C’est eux qui ont inventé le smartphone, quel que soit le smartphone qu’on utilise.

Frédéric Canevet : Moi je dis toujours quand on vend des logiciels, mais attends, si tu n’es pas convaincu que tu vas vraiment aider ton client en lui vendant ton produit, déjà tu ne seras pas convaincant, mais en fait tu seras toujours un petit peu déçu à dire « ouais je vais envoyer un devis, je vais envoyer un truc ». Non, mais, tu vas l’aider, tu vas lui permettre de gagner ça et donc forcément tu dois lui facturer un certain montant.

Mathieu Vénisse : Les grosses sociétés qui réussissent et qui gagnent beaucoup d’argent, à un moment ils apportent de la valeur sinon ce n’est pas possible aujourd’hui. Aujourd’hui, on est dans une société de plus en plus où c’est les clients finaux qui font le succès des sociétés et plus l’inverse comme avant. On n’est plus en top bottom mais on est vraiment en bottom up, la demande vient des gens et c’est pareil sur internet. Genre vous n’aimez pas Penser & Agir, vous n’aimez pas conseilmarketing, ça va se savoir, on ne sera pas là pour faire des vidéos comme ça.

Frédéric Canevet : Mettez de l’émotion, c’est important. Faites des erreurs, acceptez de vous tromper, et surtout quand vous êtes entrepreneur, n’essayez pas de passer pour la grosse boîte. Moi je l’ai fait, c’était une erreur que je fais pendant quasiment 10 ans avec mon blog, c’était en fait que je voulais faire conseilmarketing l’entreprise, et donc en fait, il n’y avait jamais ma photo, je disais toujours « nous, l’équipe » et en fait non, les gens ils étaient tous « mais tu es tout seul dans conseilmarketing ? », « bah oui je suis tout seul », « ah, mais c’est dingue, je pensais que vous étiez 15… ». En fait, là maintenant, j’ai complètement switché parce que les gens ils veulent plutôt des informations personnelles. Ils se disent « ouais je connais, j’ai confiance en toi, etc. », et ce qui fait que tu auras une plus grande proximité avec les gens et qui te font beaucoup plus confiance si tu parles un petit peu de ta passion. Vraiment, faites passer vos sentiments, humanisez votre marque.

Mathieu Vénisse : Pourquoi il y avait autant de monde au Keynote d’Apple ? Alors il a réussi à transmettre le truc, mais c’était aussi pour la personnalité de Steeve Jobs.
Ok, écoute, merci beaucoup on a 50 min d’interview donc c’est une belle interview, j’espère que les gens qui ont regardé jusque là trouveront des pépites un peu partout, je pense qu’il y a plein de pépites à prendre, ça a été un discours, on n’avait pas forcément préparé tout ça, mais il y a plein de pépites.
On n’avait pas tout abordé d’ailleurs, mais ce n’est pas grave.

Frédéric Canevet : Il y a un petit truc vous voyez, là c’était un petit peu plié, j’avais en fait ma petite feuille en antisèche, qui était juste en dessous et comme ça en fait, je pouvais regarder.

Mathieu Vénisse : Tu vois, on a ici : pas de volonté pour prendre de risque, exact tu l’avais mis, oui je vois ça, intéressant, super. Puis la dispersion, ne pas vous disperser, être focalisé, il y a plein de clés dans cette interview, je pense que vous pouvez en retirer vraiment beaucoup, vous avez un exemple de quelqu’un qui a construit quelque chose de gigantesque.

Frédéric Canevet : Bah toi aussi, mon cher Mathieu…

Mathieu Vénisse : Ah, mais ce n’est pas moi qu’on interview, là c’est toi. Et puis moi je n’étais pas salarié, même si j’ai… bon… j’ai été salarié… bon… on n’est pas en train de faire mon interview, mais on va dire sur les 6 ans de Penser & Agir, j’ai été salarié 3 ans, donc ce n’est pas pareil. Toi, tu as un autre type d’expérience, et c’était toi l’honneur.

Frédéric Canevet : À bientôt alors !

Mathieu Vénisse : Attention les phrases marketing à la fin de l’interview !
Si ça vous a plu, n’oubliez pas de vous abonner en cliquant sur le bouton « s’abonner », et bien sûr qui est sous cette vidéo, et si vous n’avez pas le temps de commenter cette vidéo, mais si vous avez le temps de commenter, laissez juste un petit pouce en l’air, c’est toujours un truc qui fait plaisir, ça fait remonter la vidéo dans les résultats de recherche de Google, ça aide la chaîne à grandir et ça vous aide vous aussi à grandir si jamais nos conseils vous intéressent, par ce que ça motive à faire plus de vidéos. Eh oui ! Et si vous pensez que si vous connaissiez des gens qui sont salariés et qui n’osent pas se lancer ou lancer leurs projets parce qu’ils n’ont pas le temps, et bien, partagez-leur cette interview, je pense, ça va remettre les pendules à l’heure. Voilà, c’était Mathieu Venisse et Fred Canevet, moi je vous dis à très bientôt dans une prochaine vidéo.

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A propos de l’auteur

Après avoir obtenu mon Master en Sciences à l’Université de Nantes en 2009, je travaille pendant 4 ans en tant qu’ingénieur d’études auprès des plus grands noms français de l’aérospatiale, du nucléaire et du militaire. En février 2012, alors que je ne trouve plus aucun sens dans mon métier, je crée Penser et Agir. C’est ainsi que je renoue avec mes passions : la psychologie, le développement personnel et l’entrepreneuriat. J’adapte à la psychologie et au développement personnel la logique et la structure des raisonnements que j’ai acquis en tant qu’ingénieur d’études pour créer ma propre approche : Le développement personnel par l’Action. Aujourd'hui, Penser et Agir, c'est plus de 100 000 visiteurs par mois, plus de 150 000 abonnés à la newsletter et plus de 3 000 personnes qui m'ont déjà fait confiance en suivant mes programmes en ligne. Pour en savoir plus : Qui est Mathieu Vénisse ?

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